Comme tout entrepreneur avant d’avoir osé le saut, on a tenté de la décourager d’entreprendre son périple, de lui étaler ses risques, de lui faire valoir qu’elle était folle.
Et tout ce beau monde avait un peu raison. Après tout, se lancer dans un parcours de 2700 km dans un désert aride et inhabité sans autre compagnon qu’un chien et trois chameaux, ce n’est pas très raisonnable.
Tout comme annoncer au monde qu’on va transformer une industrie multimilliardaire avec une start-up, lorsqu’on n’a pas de cofondateur ni un cent pour la débuter ses financements. Mais enfin, si on y croit réellement, le risque de mourir de déshydratation n’est pas présent.
Dans les premières semaines de son ‘exploit’, Julien Brault a ainsi reçu plusieurs offres d’emploi. C’était pour lui flatteur, mais ce n’était évidemment pas ce qu’il aspirait. Les gens ont toutefois fini par comprendre que ce qu’il était en train de fonder est bien plus profond qu’une simple offre d’emploi.
Pour revenir au désert australien, Robyn Davidson, interprétée par Mia Wasikowska dans le film, s’est vite retrouvée pas mal toute seule dans sa traversée du désert. Le paysage se ressemblait, mais jour après jour, elle prenait soin de ses chameaux et s’affairait à se rapprocher de son objectif et d’éviter de se perdre. Tout en s’assurant bien de ne jamais arriver à court d’eau.
Trois fois durant son périple de neuf mois, un photographe du National Geographic est venu documenter son aventure. En effet, on l’avait convaincu d’écrire un article sur sa traversée du désert pour le magazine. Mais elle était seule avec le désert et ses chameaux le reste du temps.
Il faut tout de même se rendre compte qu’écrire chaque semaine sur mon périple entrepreneurial n’est pas évident. Si Robyn Davidson s’était engagée à en faire autant, elle se serait vite rendu compte qu’écrire chaque semaine qu’elle a marché dans le sable, et qu’elle raffolait constamment de pourvoir manquer d’eau pourrait vite devenir redondant et étouffant.
Ce n’est pas non plus un hasard si, à travers tout le contenu sur l’entrepreneuriat et les start-ups qu’on retrouve sur le Web, la plupart des fondateurs attendent d’avoir atteint un certain objectif pour prendre la plume. Ainsi, le monde des start-ups semble fait principalement de succès et de célébrations, à en croire le contenu qu’on retrouve sur le Web. Or, dans les vrais faits, il est principalement composé d’échecs et d’interminables marches dans le désert qui ne font pas de bons titres sur Medium.
Ironiquement, les start-ups qu’on célèbre le plus ont elles aussi traversé leur désert en silence, parfois pendant des années. Mais vous ne les connaissez que depuis qu’elles ont atteint une oasis, voire des terres fertiles de l’autre côté du désert. C’est la même chose pour Robyn Davidson, qui a traversé le désert australien dans l’anonymat et la solitude la plus complète, avant de devenir une célébrité lors de la parution de l’article du National Geographic, puis de son livre.
Tout ça pour dire que oui, Julien Brault avait du mal à avancer aussi vite qu’il le souhaitait dans son désert à lui. Le développement des affaires progresse, plein de choses évoluent mais il y a plein de choses qui sont bloquées sur le plan technique. Et rien n’est garanti comme on puisse l’imaginer. Mais affirme aujourd’hui qu’il est là, présent pour le long terme! D’ailleurs parmi ces réalisations jusqu’à aujourd’hui, on peut citer : la signature d’un partenariat avec Modern Advisor, l’ouverture d’un compte d’affilié Amazon Associates et encore des entrevues avec trois stagiaires en développement Web.
Alors osez, osez et osez!
La logique vous mènera peut-être de A à B. L’imagination et l’ambition vous mèneront partout.